L’art de la parfumerie est ancestral, certains archéologues estiment que l’homme se parfume depuis des millénaires, des essences ayant été découvertes il y a 3000 ans !
On a retrouvé en Mésopotamie des fragments représentant une femme préparant des concoctions parfumées 1200 ans avant notre ère.
On en déduit donc que les parfums ont toujours eu une place essentielle dans l’histoire de l’humanité, et qu’ils étaient un signe extérieur de richesse, de luxe et de noblesse.
Il faut savoir, pour la petite anecdote, que des notes olfactives utilisées par les Égyptiens dans leurs fragrances sont encore utilisées aujourd’hui !
Les Perses, les Romains et les Grecs n’étaient pas en reste, car ils ont laissé beaucoup de notes (écrites et non olfactives !), ce qui permet de reproduire à l’identique les fragrances qu’ils utilisaient jadis !
Allons voir ensemble l’histoire du parfum, qui l’a inventé et pourquoi !
Le parfum, riche d’une longue histoire
Comme la liste des notes olfactives à disposition du parfumeur (plus de 4000 notes !!), l’histoire du parfum est longue et riche, car il s’est lentement mais sûrement diffusé autour du globe, et a gagné au fil des années une popularité qui ne se démentira jamais, siècle après siècle.
Dans les civilisations de nos ancêtres, le parfum est apparu comme le moyen idéal de se parer, de diffuser des odeurs agréables dans l’air lors des rassemblements et d’honorer les invités de passage.
De plus, certains érudits ont vite vu l’avantage incroyable que pouvait apporter le parfum lorsqu’il était utilisé en tant qu’outil médicinal, du fait de sa composition naturelle.
Si on peut affirmer sans ambages que les Romains et les Grecs ont popularisé le parfum au cours de l’Antiquité, ce sont les Perses ainsi que les Européens qui l’ont perfectionné au fil du temps, en fonction des ressources qu’ils avaient à disposition.
On peut donc affirmer que la parfumerie moderne est sans aucun doute la synthèse de toutes les contributions apportées par des pays du monde entier à différentes époques, qui n’ont cessé de modifier ou d’apporter de nouvelles innovations bénéfiques à toutes et à tous.
Qui a créé le premier parfum de l’histoire ?
Selon les historiens, le premier parfumeur ou chimiste connu au monde est une femme du nom de Tapputi ou Tapputi-Belatekallim.
Son existence est consignée sur une tablette cunéiforme datant de 3000 avant notre ère, en Mésopotamie babylonienne.
C’était une figure importante du gouvernement, occupant la place de responsable du palais royal mésopotamien.
Elle distillait des fleurs, des huiles et du calamus (du latin « calamus », qui signifie littéralement « roseau ») avec d’autres aromates. Le mélange obtenu était ensuite filtré, et le processus était répété plusieurs fois jusqu’à l’obtention du liquide désiré.
Le calamus peut se targuer d’être une note olfactive utilisée quasiment depuis la nuit des temps et que l’on utilise encore aujourd’hui. La maison de parfums Hermès, dans son parfum « Jardin du Nil », l’a intégré en 2005, tout comme la maison de parfums Azzaro dans son parfum « Acteur » en 1989.
La raison de sa relative méconnaissance du grand public réside dans le fait que son profil olfactif est peu malléable, et l’association avec d’autres senteurs n’est pas une mince affaire, d’où le fait qu’il apparaisse si peu dans les parfums actuels, alors même que ses facettes odorantes sont d’une grande richesse.
Il faut bien préciser qu’on trouvait des parfums aussi en Inde à cette époque.
On peut donc en déduire que Tapputi est connue comme la première parfumeuse, mais il existe des probabilités que ce soit quelqu’un d’autre. Cependant, faute de sources suffisantes, son nom n’est jamais passé à la postérité…
Ceci étant dit, revenons sur le cas de Tapputi et ses méthodes d’extraction de parfums.
Ces méthodes, consignées soigneusement par ses soins, nous ont permis d’en apprendre plus sur ses découvertes et les techniques qu’elle utilisait à son époque.
À titre d’exemple, c’est à elle que l’on doit la première utilisation de solvants pour la fabrication de parfums.
L’appareil qu’elle utilisait à son époque, avec les moyens dont elle disposait, pour distiller et filtrer les liquides, allait devenir le précurseur des appareils modernes de fabrication de parfums !
Les historiens relatent que Tapputi n’était pas seule à s’adonner à la chimie : d’autres femmes au moins aussi talentueuses qu’elle faisaient part d’un intérêt prononcé pour cette discipline.
Cela s’explique probablement par le fait que les femmes de cette époque avaient tendance à utiliser des ingrédients naturels et à expérimenter différentes combinaisons.
Comment le parfum était-il fabriqué à l’origine ?
Les premières versions du parfum étaient fabriquées à l’aide de matériaux naturels comme :
- l’écorce,
- le bois,
- les plantes,
- les feuilles,
- les racines,
- les fleurs,
- les graines,
et la liste est encore longue…
Nos ancêtres utilisaient les fragrances présentes dans le monde naturel pour créer des combinaisons uniques destinées à des usages différents.
Par exemple, la myrrhe et l’encens étaient fusionnés pour former de l’encens, tandis que la rose et la menthe poivrée étaient infusées dans des huiles.
Les fleurs ont joué un rôle essentiel dans la fabrication des premiers parfums en raison de leur odeur subtile et douce.
Avec le développement des routes commerciales, les matières premières nécessaires à la fabrication des parfums devinrent rapidement plus accessibles.
C’est ainsi que sont apparus des parfums à base d’épices et d’herbes exotiques.
Des fleurs extraordinaires comme le lys, la rose, le jasmin, la lavande, la violette, le lilas et le lotus étaient des ajouts très populaires dans les parfums.
À cette époque-là, les parfums à notes uniques étaient assez courants, car ils remplissaient leur fonction principale sans aucune fioriture.
Ce n’est qu’avec l’industrie de la parfumerie, qu’elle soit française ou autre, et l’apparition d’artisans parfumeurs que des senteurs plus complexes furent fabriquées.
Comme les parfums n’étaient autrefois accessibles qu’aux classes supérieures et nobles, leur prix était exorbitant en fonction de la rareté des ingrédients et de la conception du flacon, les flacons eux-mêmes étant un luxe que peu pouvaient s’offrir.
Il ne faut pas oublier de citer les Égyptiens, car on leur doit l’apport du flacon de verre, que les Perses ainsi que les Arabes ont perfectionné, en amenant des technologies d’usage innovantes.
En parlant de technologie innovante en termes de parfum, on voit souvent dans des ouvrages que la paternité de l’alambic* revient aux Arabes, alors même que c’est une invention des Mésopotamiens. La preuve en est qu’on a retrouvé un type d’alambic datant de 3500 avant J.-C., ce qui constitue une preuve indiscutable de l’apport des Mésopotamiens au monde de la parfumerie.
*L’alambic sert à la distillation, qui permet de capter l’huile essentielle issue de fleurs ou de végétaux à l’aide de la vapeur d’eau. Bien que ce soit une méthode ancestrale, elle est encore utilisée aujourd’hui.
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Apparition de l’eau de toilette et de l’eau de Cologne
Les deux types de parfums les plus courants que nous connaissons aujourd’hui sont l’eau de toilette et l’eau de Cologne.
Ce serait un sacrilège de ne pas citer :
- Le parfum,
- L’eau de parfum,
- L’eau fraîche,
- La brume parfumée.
La différence entre ces différents produits tient à leur concentration : le parfum aura une concentration beaucoup plus forte que l’eau de parfum, qui sera elle-même plus concentrée que l’eau de toilette, etc.
En savoir plus sur les différences de concentration des parfums.
L’origine de l’eau de toilette et de l’eau de Cologne remonte au XIVᵉ siècle, lorsque la reine de Hongrie a fait une requête spéciale : un élixir contenant des huiles parfumées mélangées à de l’alcool. Ce mélange donna naissance à la première eau de toilette, qui sera suivie de millions d’autres, tant la demande ne se tarit pas actuellement, et l’industrie du parfum tourne à plein régime !
Cet élixir avait une durée de vie éphémère, et on l’avait surnommé à juste titre « l’eau de Hongrie ».
Changement de siècle, et nous voilà au XVIIIᵉ siècle, en Italie pour être précis !
La première eau de Cologne connue voit le jour sous la houlette de l’artisan parfumeur Giovanni Maria Farina, aussi appelé Jean-Marie Farina. Il est également le fondateur de la maison de parfums « Jean-Marie Farina vis-à-vis de la place Juliers », fondée en 1709 et toujours en activité aujourd’hui !
Ceci étant dit, en 1709 toujours, cet amoureux du parfum voulait capturer l’essence de l’Italie dans un parfum, car sa patrie lui manquait…
Il eut donc l’idée de concevoir la première eau de Cologne avec des agrumes, et elle connut un succès quasi immédiat, surtout auprès de la famille royale.
Son eau de Cologne était somptueuse, florale et rafraîchissante, et elle allait inspirer toute une génération de parfumeurs, qui allaient rivaliser d’audace dans la création d’eaux de Cologne pour que chacun ait sa propre version de cette eau de Cologne.
Retour en France, qui n’est pas en reste au niveau des parfums, et la ville de Grasse (en savoir plus sur Grasse) devient la capitale mondiale du parfum. Cette ville compte encore de nos jours de très anciens parfumeurs toujours en activité, à l’instar de Galimard Parfumeur (fondé en 1747) et Molinard Parfumeur (fondé en 1849).
Bien entendu, d’autres maisons de parfums sont tout aussi anciennes, comme le parfumeur français Guerlain Paris (fondé en 1828), le parfumeur français Bourjois Paris (fondé en 1862 ou 1863, selon les sources), ou le parfumeur français L.T Piver (fondé en 1774).
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À travers cet article, vous avez pu connaître la personne à l’origine du premier parfum. Des tablettes, la représentant en train de préparer des fragrances parfumées, sont disponibles pour en témoigner.
Mais vous avez surtout pu voir que, siècle après siècle, différentes cultures, différentes sensibilités et différentes personnes ont ajouté leur propre touche à l’art de la parfumerie afin de l’enrichir, de la rendre encore plus attrayante et de subjuguer les amateurs de fragrances.
En fin de compte, l’important n’est pas de savoir qui a inventé le premier parfum, mais plutôt de constater à quel point l’art de créer des fragrances, qu’elles soient à base de notes olfactives naturelles ou de molécules de synthèse, est lié à l’esprit humain et fait partie intégrante de la vie de l’être humain.
